[CHRONIQUE] SOUDAIN LES ANCETRES SOUPIRENT Rédaction 10 janvier 2018 Chroniques offensées (Nous, ethnologues, cherchant les ancêtres, ne les trouvant pas, cherchant davantage, pensant les ancêtres offensés par les transformations constantes, incessantes, demandons finalement avis et conseil.) Les ancêtres soupirent dans le ciel soudain tandis que toujours la société se délite et toujours soudain devient plus contrôle de chacun plutôt que combat soudain de tous pour la survie du plus possible soudain d’entre nous Ha que n’ont évolués nos prédateurs et nous soudain Soudés contre l’ennemi nécessaire Ha que ne pouvons nous être tribus soudain Soudés à élever les petits Les fils et filles de la tribu soudés Et avoir dans le regard des autres soudain soi Soudé avec l’autre Meutes, tribus, hordes, troupeaux : raté Nous ethnologues cherchant tandis que soudain je demande qu’est-ce qui nous lient tous qu’est-ce qui nous fait rêver à avant qu’est-ce qui nous fait demander comment font les autres sont les autres et étions-nous qu’est-ce qui nous manque quel besoin perdu soudain pour quoi ? pour quoi ? Les ancêtres soudain soupirent âmes toujours plus anciennes Et à rebours chacun recherche dans le passé ce qu’il a perdu L’ancêtre demande à son ancêtre qui se tourne vers son ancêtre jusqu’à ce que la parole se perde jusqu’à l’ancêtre qui ne sait pas parler et jusqu’à son ancêtre qui ne sait pas plus parler et retourne soudain flip arrière et cou rompu vers son propre ancêtre Jusqu’au noir sans comprendre jamais Et à rebours chacun voit dans le futur de même soudain les recherches les désirs les rêves de ses descendants soudain qui reviennent se retrouvent toujours recherches désirs et rêves dans passé et futur Idéaux toujours trop loin tandis que soudain tout se délite toujours sauf l’offense toujours trop près L’offense se colle se coule se trouve toujours partout Dans les grandes villes surtout soudain un autre ne se voit pas en toi et ne te voit pas en lui et tu le sais, offensé, et il te le fait savoir et tu voudrais détruire soudain l’autre car offensé l’autre devient soudain ennemi nécessaire Et soudain il faut trouver soudé un autre dans lequel se voir et avec lequel ne pas voir l’autre qui ne nous voit pas en lui et qu’à présent nous ne pouvons pas voir en nous Chercher tribu contre tribu soudé contre ennemi Les ancêtres dans le ciel bleu haussent les épaules Ne faisaient-ils pas de même ? Alors soudain tant pis voici l’homme l’âme qui s’exprime soudain dans les émotions la recherche de la tribu et la peur de l’autre soudain qui toujours perdure malgré ethnologues lois décrets figures de paix et constitutions Et les familles rentrent là-dedans et les familles évitent là-dedans et les familles toujours soudain génèrent ancêtres et descendants Propageant la tribu de leur famille dans la plus grande tribu de la société qui la laissera soudain se souder par dissolution pendant que soudain les ethnologues cherchent toujours les tribus perdues Et dans les familles délaissées de soi à soi l’offense se propage à travers le sang qui n’a rien demandé et l’âme qui demande tant passant de père et mère à enfant devenant père et mère offensant à leur tour enfants fils et filles chacun son tour père et mère et fils et fille dans la consanguinité de l’offense troublent les ancêtres au ciel Qui soudain oublient de veiller Qui soudain oublient qu’ils peuvent agir Car si toujours soudain leurs descendants les oublient et toujours soudain aveugles n’agissent pas eux-mêmes Eux sont là pour ça au ciel Il a bien été fait grand pour tous les ancêtres Mais bleus d’oubli les ancêtres tournent dans tous les sens Plutôt que vers nous -âmes offensées- Car si toujours soudain penser à soi serait ne pas agir Que dire de ceux qui pensent aux autres et oublient ? Qui les bras chargé de cadeaux a le coeur chargé de secrets qui convaincu que la vie s’achète et que la vente est déjà passée qui convaincu que la mort se recherche qui convaincu qu’il faut quitter ce corps qu’il faut effacer ce corps le vomir Qui dénie enceinte mort Et qui laisse ceux-là se défaire Rien n’est pire que l’offense faite aux fils et filles Roulent les coups l’alcool le sexe le viol les commentaires invention de nouvelles tortures Et toujours aveugles les autres raté soudain Les ethnologues sont au loin cherchant Tandis qu’ici bas les étoiles pleuvent sur nos fils et filles soudain tribu reniée Aveugles que nous devenons à soi en autre Dessoudés soudain cherchant autre comme soi Rien n’est pire que l’offense faite aux fils et filles Pourtant combien est terrible l’offense faite au peuple Quand soudain peur des autres Quand soudain peur que l’autre laisse un peu de soi soudain à nos fils et filles Quand peur que soudain nos fils et filles deviennent autres Quand peur soudain dirige et transforme Quand soudain restrictions et censure dirigent et transforment Quand société se resserre sous moeurs Fini la sagesse Reste l’exil Les ethnologues reviennent au pays avec leurs preuves que l’autre est là et pareil et autre et l’autre a donné ces preuves et observé l’ethnologue comme un ethnologue et l’ethnologie s’est propagée comme les preuves se propagent mais pourtant toujours les preuves sont enfouies sous les offenses faites à l’autre en soi les preuves sont enfouies car elles ne sont pas sentiments Soudain les sentiments ont toujours été plus important pour réguler la tribu Soudain la sagesse est le contrôle des sentiments pour le bien de tous et de chacun Soudain la sagesse disparait dans le bleu de l’oubli et le rouge des sentiments Violet de laisser-aller Transparence de la sagesse dissoute Et toujours pourtant soudain se lève quelqu’un et toujours pourtant il lutte pour soudain rallumer la flamme en nos yeux et porté aux nues soudain il n’a de cesse d’en descendre nous rejoindre à portée de main mais soudain toujours porté aux nues il semble trop loin et les âmes adulent et crachent selon adulent mais toujours soudain croient que c’est exception Et quand toujours soudain exception deviendra-t-elle tendance ? Quand toujours soudain disparaîtront les nues diluées en nous ? Quand toujours soudain le bleu du ciel oubli des ancêtres fondra-t-il en jaune empathie des âmes heureuses ? Et pourtant toujours les ancêtres soupirent dans le ciel soudain bleu toujours s’étouffent fils et filles de rage rouge soudain veines tranchées et les narcisses jaunes attendent le printemps pour survivre soudain on les voit sortir de terre pour une semaine ou deux toujours jaunes et narcissiques et toujours en l’autre soi soudain revient soudé Et empathie soulage âme Ethnologues hurlent preuves Ancêtres ouvrent ciel Et avalent offenses Mélangeant jaune empathie et rouge offense En or de soleil levant […] Annabelle Verhaeghe