Entretien avec Gonzalo DE PEDRO AMATRIA, programmateur du cycle El futuro dans les Ecrans parallèles
Vous entendez ce bruit ? C’est la démocratie espagnole qui tombe. C ́est l’ancien régime, né après la mort du dictateur Francisco Franco, qui commence à se décomposer. Et pourtant, ce processus de disparition ne va ni de soi, ni, surtout, n’est nécessairement joyeux : c’est suite à la crise, économique, qu’une autre crise, politique, s ́est dévoilée. C’est suite aux politiques néolibérales que la population, cloîtrée dans un pays sans futur, a commencé à douter d’un régime né après 40 années de dictature, régime fondé sur l’oubli, non sur le pardon, sur la continuité, non sur la justice, sur les puissances économiques, non sur les citoyens. Dans ce processus, qui vient de commencer, dont on ne sait comment il finira, le cinéma espagnol – un certain cinéma espagnol – a réagi, en mettant la politique, et pas seulement les questions sociales, au premier plan. Peut-être pour la première fois dans l’histoire en Espagne, le cinéma, d’une façon collective et consciente, a commence à penser, et à filmer, politiquement, en faisant un portrait pas vraiment accommodant de l’histoire et du présent du pays. Et, voilà qui est encore plus intéressant, il le fait en repensant les formes cinématographiques : la production, la distribution, et les images qui mettent en question le portrait de l’Espagne qu’offrent les discours officiels. Des images renouvelées qui cherchent un futur et qui se demandent, avec ses spectateurs : quoi faire ?
Gonzalo DE PEDRO AMATRIA
Entretien : Emmanuel Moreira
Programme de l’écran Parallèle El Futuro ici
Et quelques teasers des films
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