A propos de l’Exilé de Marcelo Novais Teles.
En 1981, Marcelo Novais Teles, jeune brésilien du Minas Gerais, arrive à Paris pour y passer trois mois. A 57 ans, il y vit toujours. L’Exilé retrace 23 ans de sa vie, archivant le temps et les mouvements de l’existence autour de lui. « On approchait de la trentaine, et j’avais envie de voir comment chacun allait s’en sortir », explique Marcelo. Certains de ses meilleurs amis, comme Olivier Broche ou l’omniprésent Mathieu Amalric, s’en sont sortis par la voie publique, d’autres non, ce qui offre une autre dimension à ce home movie « d’un bonheur évident et chronique, où s’affichent l’insolence de la jeunesse, de sa beauté, l’insistance de la joie », comme l’écrit Jean-Pierre Rehm.
L’exil est un ex-il, un moment charnière où « je » n’est pas encore, alors que « il » n’est déjà plus. C’est au moment où Marcelo Novais Teles s’est mis à rêver en français et à se sentir un français qu’il a commencé à filmer. 27 ans plus tard, après 35 heures de rush, cette fiction – toujours pensée comme telle – nous offre l’auto-portrait d’un exilé accompli dans son Paris. Grâce au montage miraculeux de Caroline Detournay, on est emporté dans le quotidien oisif et bohème de Marcelo et ses miroirs amicaux, une bande qui prend le temps de vieillir.
par Mario Bompart
Image : Georges de Genevraye, Jean-Yves Gueril. Montage : Caroline Detournay. Son : Marcelo Novais Teles.
Avec : Marcelo Novais Teles, Mathieu Amalric, Olivier Broche, Isabelle Ungaro.
Production et distribution : Mathieu Amalric, FILM(S).