« Ce qui m’importe, c’est d’examiner le racisme comme étant actif en moi, et dans les spectateurs également. [Donc] le film se présente lui-même comme une sorte de corps schizophrénique et contradictoire. » Roee Rosen
The Dust Channel, c’est à la fois la chaîne de poussière qui se forme dans le ventre transparent de l’aspirateur, et c’est également, la chaîne de télévision sur laquelle sont projetées les images des réfugiés, arrivant en Israël.
Hybride film-opérette politique, The Dust Channel chante en russe les louanges de l’aspirateur britannique le Dyson DC07, librement inspirées du livret de l’appareil ménager. L’opérette conte l’histoire d’un couple, propres sur eux, liant une relation ambigüe avec leur Dyson DC07. Et au fur et à mesure que le film se déroule, une autre trame se dessine : les images du camp de Negev, viennent pointer du doigt le traitement des réfugiés par le gouvernement israélien.

Inspiré par Un chien andalou de Luis Buñuel et Salvador Dalí, le film de Roee Rosen s’inscrit dans ce même mouvement surréaliste. « Dans le film original, ouvrir une porte peut mener au bord de mer ; [dans The Dust Channel], ça nous conduit au désert, et au centre de détention. Donc l’ouverture se fait non pas sur une situation rêvée, mais sur la réalité, véritable extérieur cauchemardesque. »

Par Fanny Ohier