Né au Brésil en 1987, Volmir Cordeiro a d’abord étudié le théâtre pour ensuite collaborer avec les chorégraphes Alejandro Ahmed, Cristina Moura et Lia Rodrigues. Il intègre la formation « Essais » en 2011 au Centre National de Danse Contemporaine d’Angers – Direction Emmanuelle Huynh et écrit actuellement à l’université Paris-8 une thèse (boursier CAPES/BR) sur les figures de la marginalité dans la danse contemporaine. Dans son premier solo, Ciel (2012), Volmir Cordeiro a cherché à éprouver dans une adresse directe au public les solitudes de celles et ceux que la vie a condamné à disparaître, dérailler. ll a récemment intégré le projet Rétrospective de Xavier Le Roy à Salvador de Bahia, Rio de Janeiro et Paris et est interprète de la prochaine création d’Emmanuelle Huynh.

par Emmanuel Moreira

Ciel
« Le ciel est un espace infini qui embrasse tout. Le ciel assure le cours des choses. Le ciel laisse venir. J’ai choisi ce titre parce que le ciel ne privilégie rien, aucun moment, aucun être. Du ciel je retiens l’ouverture comme adresse pour cette danse. L’adresse comme lieu et aussi comme direction. Lorsque je m’adresse, un espace est créé parce que je cherche à toucher le dehors. Je m’épaissis parce que je suis ici et là-bas. »
Volmir Cordeiro

Inês
« Elle a l’apparence dite insultante. Elle a transformé le corps. Elle paie n’importe quel prix pour réaliser ses désirs qui sont très définis. Surtout le prix de la visibilité. Elle fait tout ce qu’elle peut pour avoir une image dans un monde célèbre, dans un monde de people. Et ça lui coûte très cher. Combien ça coûte d’être visible ? Et combien ça coûte au corps ? En regardant ce que je suis en train d’inventer avec Inès, je me suis dit : où commence le corps ? Quand commence le désir ? Si tu te donne tant de mal pour apparaître, c’est qu’il y a une vrai force de disparition qui entoure cette existence. »
Volmir Codeiro, extrait de l’entretien avec Charlotte Imbault pour la revue Volailes, avril 2014.

Rue
« Je les appelle “des danses” car mon but est de faire des danses isolées, toujours en tension avec les poèmes de Bertolt Brecht sur la guerre. Je lisais un poème et j’allais le fabriquer dans mon corps, sur mon corps. La puissance des mots, leurs latences et leurs intensités, ont toujours été les points de départ de toutes mes créations. Dans le cas de poèmes de Brecht, la saisie d’éléments contradictoires, de rapports incompatibles et de forces irrésolues mises ensemble : la fonction de mort et la protection de la vie, le regard qui vient du haut contre celui du bas, la douleur et la célébration, la violence qui peut émerger par la fête, le côté diviseur de l’organisation sociale, la criante capacité à nous séparer en tant qu’être humain… »
Volmir Cordeiro, extrait de l’entretien avec Wilson Le Personnic pour la revue en ligne Ma Culture, novembre 2015.

 

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