Mise en lecture d’un texte de Davide Carnevali par Julie Kretzschmar, sur une proposition d’Actoral.16.
Au bord de la mer, un groupe de femmes marche, retournant vers la ville. Derrière elles, un homme européen qui les suit. L’homme a fait le dessin d’une des femmes. Elle lui plaît et il la cherche dans la ville. Avec ce portrait d’une femme arabe, dessin d’abord d’un fantasme européen, Davide Carnevali dépeint la difficulté de la rencontre des cultures, l’incommunicabilité des sentiments et des coutumes, au-delà des langages.
par Simon Morin
Projet(s) associé(s) : Portrait d’une femme arabe qui regarde la mer – Actoral.16
Comédienne et metteur en scène formée au Conservatoire d’Art Dramatique de Montpellier, elle fonde en 2001 la compagnie l’Orpheline est une épine dans le pied, compagnie associée aux Bancs Publics à Marseille.
Depuis 2006, la compagnie mène un cycle de création autour des liens migratoires qui unissent les villes d’Alger et Marseille, donnant naissance à deux mises en scène pluridisciplinaires dans lesquelles interagissent témoignages vidéo, jeu d’acteurs et création sonore. En 2009, elle initie une collaboration avec Mustapha Benfodil, notamment à partir d’une adaptation de son roman Archéologie du chaos (amoureux), qu’elle décline sous plusieurs formes de lectures présentées à Marseille et en Algérie (2010). En 2011, elle créé De mon hublot utérin je te salue humanité et te dis blablabla au théâtre des Salins, Scène Nationale de Martigues.
En 2013, à partir d’une adaptation d’un texte du conteur Salim Hatubou, elle crée Kara’ une épopée comorienne avec une équipe artistique de 35 personnes, fruit d’une commande de Marseille Provence 2013 – Capitale Européenne de la Culture. Le spectacle, qui inclut la participation de groupes d’amateurs qui pratiquent des danses traditionnelles comoriennes (Debaa et chigoma) est présenté 4 fois à Marseille (Mairie des 13° et 14° arrdt et Friche la Belle de Mai) et en tournée dans l’Océan Indien : en Grande Comore et à Mayotte.
En novembre 2014, la compagnie crée La vie est belle ?. L’Algérie, l’Égypte, la Syrie : trois pays au présent violent et aux lendemains incertains. Trois territoires que Julie Kretzschmar a souhaité mettre en regard à travers l’écriture de trois auteurs arabes contemporains. Partageant un même dispositif scénographique et avec une distribution franco-arabe, les trois propositions résonnent, tissent les fils de leur narration en un récit plus vaste, qui pointe les impasses politiques mais révèle aussi les gestes d’espoir. Et dans ses interstices, accueille les réactions des auteurs mis, comme leurs histoires, sur le devant de la scène.